sexta-feira, 19 de março de 2010

Quand je cache mes yeux.

(Abra uma revista e veja uma fotografia de alguém que não conhece. Procure escrever uma página de monólogo dessa pessoa) Fevereiro 2008

Quand je cache mes yeux, je te vois t'inscrire dans le fond de mon regard. Tu flottes en surimpression sur le halo de brumes roses et grises qui se lèvent un beau matin d'été.

Quand je cache mes yeux, ton sourire timide vient danser sur les couleurs qui t'entourent.

Quand je cache mes yeux, j'entends les sons et les murmures de ta voix, qui me transpercent, comme si, soudain, il n'y avait plus qu'eux.

Quand je cache mes yeux, je reçois l'éclair de cette lueur inquiète qui se dissimule dans ton regard.

Ne sois pas triste, non, ne sois pas triste. Ton intuition est juste. Mais tu sais que le destin doit s'accomplir et que nous n'y pouvons rien.

L'été de mes neuf ans, avant de partir à l'école militaire, il y aura ce beau dimanche d'été où je pourrai aller à la plage avec vous.

Après nous être baignés et avoir couru comme des fous en jouant au ballon avec ta petite soeur, l'heure viendra de nous enfoncer dans la grande pinède pour y déjeuner. Puis, ton père et ta mère somnoleront et ta soeur s'endormira profondément près de nous, enroulée dans son drap de bain. Avec la plus grande prudence, nous nous relèverons et nous chuchoterons. Nous serons l'un en face de l'autre, appuyés chacun sur un coude. Je te raconterai mes premières années passées en pension.

Tout en répondant aux questions de l'insatiable curiosité de tes six ans, je jouerai avec des poignées de sable, et plaçant ma main au-dessus de ton avant-bras dénudé, je laisserai s'écouler lentement sur ta peau, les grains qui glisseront et iront s'amasser en petit tas sur la rabane. Cette caresse éveillera en toi, en même temps que des émotions inconnues qui marqueront ta mémoire au fer rouge, une angoisse que tu ne sauras expliquer.

Quand je cache mes yeux, je vois quelque chose qui m'effraie et qui donne raison à ton regard inquiet.

Quand je cache mes yeux, je sais qu'après ce jour, nous ne nous reverrons jamais.

Quand je cache mes yeux, apparaît, dans le ciel bleu, un grand oiseau argenté qui le traverse, en filant plus vite que le son. Je suis pilote d'essai sur un mirage et je suis à ses commandes.

Quand je cache mes yeux, il y a ce jour, un jour comme tant d'autres, où, au cours d'une manoeuvre, le bel avion de chasse se désintègrera dans un bruit de tonnerre, et se dispersera comme un bouquet final au-dessus de la terre.

Quand je cache mes yeux, je vois distinctement l'image qu'éveillera alors, en toi, le souvenir de moi.

Tu sauras, ma cousine, que le sable pleurait.

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